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53% des infirmières, 24% des infirmiers et une femme médecin sur deux ont affirmé avoir déjà été victimes d'au moins un type de violences sexistes et sexuelles (VSS). Certains en déclarant même plusieurs.

Voici les chiffres et les constats alarmants qu’ont révélés les enquêtes réalisées respectivement par le Conseil National de l'Ordre des Médecins (CNOM) et l'Ordre National des Infirmiers (ONI) en septembre et décembre 2024. Elles révèlent l'ampleur du phénomène et les difficultés rencontrées par les victimes. Quels sont les autres chiffres clés que révèlent ces études ? Comment remédier à ce problème ? 

Les violences sexistes et sexuelles à l’hôpital : un phénomène massif et banalisé

Les chiffres clés chez les médecins

L'enquête du CNOM, réalisée en septembre-octobre 2024 auprès de plus de 19 000 médecins en activité, révèle que :

  • 65% des médecins ont eu connaissance de VSS dans le monde médical.
  • 29% d'entre eux ont déjà été victimes, en majorité durant leur parcours étudiant.
  • 54% des médecins femmes ont déclaré avoir subi des VSS, contre 5% des hommes.
  • Parmi les formes de violences rapportées : 49% concernent des outrages sexistes et sexuels, 18% du harcèlement sexuel, 9% des agressions sexuelles et 2% des viols.
  • 26% des médecins victimes ont été agressés par un autre médecin inscrit à l'Ordre.

Des chiffres pires chez les infirmiers

L’enquête de l’ONI, quant à elle, montre que la situation est encore plus grave pour les infirmiers et infirmières :

  • 64% des infirmiers interrogés ont été victimes de violences dans leur cadre professionnel.
  • 49% ont subi au moins un type de VSS : 53% chez les femmes et 24% chez les hommes.
  • 39% rapportent des réflexions inappropriées ou dégradantes sur leur genre.
  • 21% ont subi des outrages sexistes.
  • 4% ont subi des agressions sexuelles et 0,13% des viols.

Ces chiffres traduisent une réalité alarmante, avec une banalisation des comportements sexistes et une tolérance inacceptable de la violence.

Des conséquences graves sur la vie personnelle et professionnelle des soignants

Les violences sexistes et sexuelles ont des répercussions profondes sur les victimes :

  • 34% des infirmiers victimes rapportent un impact sur leur santé.
  • 24% font état d'effets sur leur vie sociale et intime.
  • 37% ressentent une insécurité au travail.
  • 19% signalent une détérioration de leurs relations professionnelles.
  • 14% évoquent une démotivation ou de l’absentéisme.
  • 12% ont changé de secteur d’activité en raison de ces violences.

Ces violences ne se limitent pas à l'hôpital. Elles ont lieu dans divers cadres : formation initiale (25%), exercice libéral (31%), congrès, laboratoires, etc.

Une culture du silence et du non-signalement

Les victimes de VSS dans le secteur de la santé sont souvent réticentes à signaler ces faits. 

Pour les infirmiers :

  • 38% des infirmiers victimes n’ont entrepris aucune démarche.
  • 57% ont seulement parlé à des collègues, sans déposer plainte.
  • Seulement 2% des victimes ont déposé une plainte ou une main courante.
  • 11% des infirmiers en établissement ont signalé les faits au sein de leur service.

Du côté des médecins :

  • Seuls 3% des victimes ont déclaré que l’Ordre avait été informé des violences.
  • 92% des médecins estiment que les victimes rencontrent des difficultés pour être reconnues.

Les principaux freins au signalement sont la peur des représailles, la honte, et la crainte de ne pas être crue.

Qui sont les auteurs de ces violences sexistes et sexuels à l’hôpital ?

Les auteurs des VSS sont variés, mais certaines tendances se dégagent :

  • 80% des infirmiers en libéral sont victimes de patients.
  • 57% des infirmiers à l’hôpital sont victimes d’autres professionnels de santé.
  • 18% des infirmiers ont été victimes de leurs propres collègues.
  • 14% ont subi des violences de la part de leur supérieur hiérarchique.
  • 3% des victimes pointent des responsables administratifs.

Quelles sont les actions à mettre en place pour éviter les violences sexistes et sexuelles à l’hôpital ?

Renforcer la prévention et la formation

Une des actions les plus efficaces à mettre en place reste de former le personnel soignant à la prévention des violences sexistes et sexuelles. Pour cela, vous pouvez :

  • Intégrer la formation sur les VSS dans la formation initiale et continue des professionnels de santé.
  • Inclure la lutte contre les VSS dans les critères de certification des établissements.
  • Sensibiliser et former les responsables hiérarchiques à la détection et à la gestion des VSS.

Notre formation en présentiel Santé Académie peut vous aider dans l’accompagnement de vos équipes. Pour plus d’informations, vous pouvez nous contacter par mail : 
etablissements@santeacademie.com 

Proposer un meilleur accompagnement aux victimes

Pour cela, plusieurs actions sont possibles : 

  • Mettre en place des référents VSS dans chaque établissement.
  • Simplifier les procédures de signalement.
  • Faciliter l'accès aux aides psychologiques et juridiques.

Sanctionner plus fermement les auteurs

Enfin, renforcer les sanctions administratives restent une priorité à ne pas mettre de côté. Pour cela, la possibilité de permettre aux établissements de se substituer aux victimes pour porter plainte est un premier pas, ainsi qu’une meilleure coordination du traitement des plaintes avec les procureurs.

L'urgence d'agir et de se former

Les enquêtes du CNOM et de l'ONI mettent en lumière l'urgence de lutter contre les violences sexistes et sexuelles dans le monde hospitalier. La prise de conscience est en marche, mais les actions restent insuffisantes. La formation, la prévention et la sanction doivent être renforcées pour protéger les soignants et garantir un environnement professionnel sûr et respectueux.

Cet article a été validé par des professionnels de santé et vérifié par des sources sûres au moment de sa publication. Il ne prétend cependant pas à l’exhaustivité des informations fournies. Le présent article n’a qu’un but informatif et ne remplace pas une formation ou un conseil médical.

Source : 

https://www.ordre-infirmiers.fr/synthese-de-la-consultation-de-l-ordre-national-des-infirmiers-metoo-dans-le-secteur-de-la-sante

https://www.conseil-national.medecin.fr/sites/default/files/external-package/analyse_etude/1fjm3kg/cnom_enquete_vss.pdf


 

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