La ménopause est une étape physiologique inéluctable dans la vie des femmes, marquée par l’arrêt des cycles menstruels et une réduction progressive des hormones sexuelles. Elle survient en moyenne autour de 50 ans et peut s’accompagner de nombreux symptômes, variant en intensité d’une femme à l’autre. L’accompagnement à la ménopause repose sur une prise en charge personnalisée visant à soulager ces symptômes et à préserver la qualité de vie. En tant que médecin généraliste, vous êtes souvent confronté à des patients qui traversent cette période. Mais comment accompagner vos patients en pleine ménopause ? Quand envisager le traitement hormonal ? On vous dit tout.
- Rappel des symptômes climatériques de la ménopause
- Le traitement hormonal de la ménopause (THM)
- Les alternatives et prise en charge complémentaire au THM
- L’évaluation avant la prescription du traitement hormonal
- Quels sont les bénéfices et les risques du traitement hormonal ?
Rappel des symptômes climatériques de la ménopause
Les symptômes physiques de la ménopause
La ménopause s’accompagne de changements physiologiques majeurs. Parmi les symptômes les plus courants, on retrouve :
- Bouffées de chaleur : sensation de chaleur soudaine, souvent accompagnée de sueurs nocturnes.
- Sécheresse vaginale : due à la diminution des œstrogènes, pouvant entraîner une gêne et des dyspareunies.
- Troubles urinaires : augmentation du risque d'infection urinaire et des urgenturies avec incontinence par impériosité.
- Prise de poids : modification de métabolisme des graisses favorisant une adiposité androide.
- Perte de densité osseuse : augmentation du risque d’ostéoporose et de fractures et possibilité de troubles des phanères et de la peau : fragilité unguéale et capillaire, xérose cutanée…
Les symptômes psychologiques
Outre les manifestations physiques, la ménopause peut affecter le bien-être psychologique :
- Anxiété et troubles de l’humeur : irritabilité, sentiment de tristesse, voire épisodes dépressifs.
- Troubles du sommeil : insomnies et réveils nocturnes, souvent liés aux bouffées de chaleur.
- Problèmes de concentration et de mémoire : parfois rapportés par les patientes comme un brouillard mental.
Le traitement hormonal de la ménopause (THM)
Le traitement hormonal de la ménopause (THM) repose sur l'administration d'oestrogène en association avec un progestatif afin de prévenir l’hyperplasie endométriale et le risque de cancer de l’endomètre, ce qui n'est donc pas nécessaire chez la femme hystérectomisée, à qui les œstrogènes sont donnés seuls. Son objectif est de compenser la carence hormonale et d’atténuer les symptômes climatériques.
Le THM peut être administré par différentes voies.
Par voie transdermique
Cette voie est la plus couramment prescrite. Les œstrogènes peuvent être administrés sous forme de patchs ou de gels appliqués sur la peau. Cette modalité permet d’éviter le premier passage hépatique, réduisant ainsi l’impact sur les paramètres lipidiques et la coagulation. Elle est particulièrement recommandée chez les patientes à risque cardiovasculaire ou ayant des antécédents de thrombose veineuse.
Par voie orale
Les œstrogènes et les progestatifs peuvent être pris sous forme de comprimés, pouvant augmenter le risque thromboembolique veineux et, à long terme, l’incidence des accidents vasculaires cérébraux (AVC) et des maladies cardiovasculaires, en particulier chez les patientes présentant des facteurs de risque (obésité, tabagisme, antécédents thromboemboliques).
Par voie vaginale
Des formes à libération locale (crèmes, ovules, anneaux vaginaux) contenant de l’estriol ou de l’estradiol sont indiquées en cas d’atrophie vulvo-vaginale, de sécheresse, de dyspareunie et de troubles urinaires liés à l’hypoœstrogénie.
Les alternatives et prise en charge complémentaire au THM
Chez les patientes présentant des contre-indications ou ne souhaitant pas de THM, d’autres options peuvent être envisagées, notamment :
- Les antidépresseurs inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRS, IRSNa), comme la paroxétine ou la venlafaxine, qui peuvent atténuer les bouffées de chaleur.
- La gabapentine, efficace sur certains symptômes vasomoteurs.
- L’hormonothérapie locale par déhydroépiandrostérone (DHEA) pour la sécheresse vaginale.
- Les phyto-œstrogènes et compléments alimentaires, bien que leur efficacité soit variable et leur sécurité d’emploi insuffisamment démontrée dans certaines indications.
L’évaluation avant la prescription du traitement hormonal
Un traitement hormonal est à envisager en fonction de l’intensité des symptômes et des facteurs de risque individuels. Il est indiqué au cas par cas chez les femmes dont la qualité de vie est impactée.
Les femmes ayant des antécédents de cancer hormonodépendant ou de maladies cardiovasculaires doivent faire l’objet d’une évaluation stricte avant toute prescription et d’un avis spécialisé.
Un bilan initial comprend une évaluation des symptômes, des antécédents médicaux et un examen clinique complet.
Aucun test biologique n'est nécessaire pour diagnostiquer la ménopause. L'évaluation repose principalement sur les symptômes cliniques.
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Quels sont les bénéfices et les risques du traitement hormonal ?
Les bénéfices pouvant être ressentis par la patiente
Le traitement hormonal de la ménopause offre plusieurs bénéfices significatifs aux femmes souffrant de symptômes gênants. Notamment une amélioration des symptômes vasomoteurs et urogénitaux avec une augmentation de la libido, du confort physique et psychique ainsi qu’une réduction des bouffées de chaleurs, de l'atrophie vaginale, des signes fonctionnels urinaires et de l'ostéoporose.
Souvent, le THM permet aussi de limiter la perte osseuse et de réduire le risque de fractures ostéoporotiques. Et chez certaines patientes, le traitement peut diminuer le risque de maladies cardiovasculaires s’il est initié précocement après la ménopause.
Et évidemment, la réduction de ces symptômes permet, par effet boule de neige, d’apporter un impact positif sur le bien-être mental avec une réduction de l’anxiété, ainsi que des troubles du sommeil et de l’humeur.
L’accompagnement de la ménopause doit être personnalisé en fonction des symptômes et du profil de chaque femme. Si le traitement hormonal peut être une solution efficace, il n’est pas toujours indiqué et doit faire l’objet d’une évaluation médicale rigoureuse. Les alternatives non hormonales, comme les thérapies cognitivo-comportementales et l’hypnose, couplées à un mode de vie sain, peuvent également jouer un rôle clé dans l’amélioration de la qualité de vie des femmes ménopausées.
Cet article a été validé par des professionnels de santé et vérifié par des sources sûres au moment de sa publication. Il ne prétend cependant pas à l’exhaustivité des informations fournies. Le présent article n’a qu’un but informatif et ne remplace pas une formation ou un conseil médical.