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L’immunothérapie a transformé le paysage du traitement du cancer du sein, en particulier pour les patientes atteintes de formes agressives comme le triple négatif (groupe de tumeurs caractérisées par l'absence de récepteurs hormonaux et de la protéine HER2 à la surface de leurs cellules, non éligibles aux traitements ciblant ces trois types de marqueurs). Contrairement aux chimiothérapies classiques, ces traitements ciblent les mécanismes de défense de l’organisme pour stimuler la destruction des cellules cancéreuses. Mais l’efficacité de ces thérapies s’accompagne d’un défi majeur : leur gestion à domicile. Pour les infirmiers libéraux (IDEL), le suivi des patientes sous immunothérapie impose une connaissance approfondie du protocole thérapeutique, des effets secondaires et des stratégies d’accompagnement adaptées. Alors comment suivre ces traitements à domicile ? 

Qu’est-ce que l’immunothérapie dans le traitement du cancer du sein ?

L’immunothérapie repose sur un principe simple : mobiliser le système immunitaire pour attaquer les cellules cancéreuses. Normalement, les cellules tumorales échappent aux défenses de l’organisme en détournant les mécanismes de régulation immunitaire. Les traitements immunothérapeutiques neutralisent ces stratégies d’évasion, permettant ainsi aux lymphocytes T d’identifier et de détruire les cellules malignes.

Parmi les principales classes de médicaments utilisés, on retrouve les inhibiteurs de points de contrôle immunitaire, qui bloquent des protéines comme PD-1, PD-L1 ou CTLA-4, empêchant ainsi la tumeur de désactiver le système immunitaire. Pour les patientes atteintes d’un cancer du sein triple négatif, ces thérapies ont démontré une efficacité notable, notamment en association avec une chimiothérapie.

L’avenir de l’immunothérapie repose également sur les vaccins thérapeutiques et les cellules CAR-T adaptées aux tumeurs mammaires. Des essais cliniques en cours, notamment menés par des centres comme Gustave Roussy, laissent entrevoir des traitements toujours plus ciblés, réduisant les toxicités et augmentant les taux de réponse.

Comment gérer les traitements d’immunothérapie à domicile ?

Le suivi à domicile des patientes traitées par immunothérapie ne se résume pas à l’administration du traitement. La plupart des immunothérapies sont administrées en perfusion en hôpital de jour, mais leur surveillance et leurs effets secondaires nécessitent un accompagnement régulier par des professionnels de santé, notamment les IDEL qui doivent veiller à plusieurs aspects clés :

  • la tolérance au traitement ;
  • l’apparition d’effets secondaires ;
  • l’adhésion thérapeutique ;
  • la gestion du quotidien des patientes. 

Les effets indésirables ne surviennent pas nécessairement immédiatement après l’injection, ce qui impose une vigilance accrue sur plusieurs semaines. 

L’éducation thérapeutique est essentielle : les patientes doivent être informées des signes d’alerte, comme l’apparition de symptômes évocateurs d’une toxicité immunitaire (fatigue intense, rash cutané, fièvre persistante, diarrhée sévère, essoufflement inexpliqué).

La coordination avec les établissements de santé

Le rôle des IDEL inclut aussi la coordination avec l’équipe hospitalière référente. Si une patiente présente un effet indésirable sévère, il est primordial d’alerter rapidement l’oncologue traitant. Les plateformes de télésurveillance commencent à jouer un rôle clé dans ce suivi, permettant une remontée rapide des symptômes et une adaptation des prises en charge.

Certains établissements de référence, comme le Centre Léon Bérard à Lyon et Gustave Roussy à Villejuif, ont mis en place des parcours de soins intégrant un suivi infirmier renforcé à domicile. Ces dispositifs permettent d’optimiser la qualité de vie des patientes en limitant les déplacements inutiles tout en assurant une surveillance efficace.

Quels sont les effets secondaires courants aux traitements d’immunothérapie du cancer du sein et quelle prise en charge ?

Si l’immunothérapie est souvent mieux tolérée que la chimiothérapie, elle n’est pas exempte d’effets indésirables. Ces traitements peuvent provoquer des réactions auto-immunes affectant divers organes. Parmi les plus fréquentes, on retrouve :  

  • les éruptions cutanées ;
  • les troubles digestifs (colites, diarrhées) ;
  • les pneumopathies inflammatoires ;
  • les atteintes endocriniennes (thyroïdite, diabète induit par l’immunothérapie).

La gestion des toxicités repose sur une détection précoce et une prise en charge rapide. 

Par exemple, une diarrhée persistante sous immunothérapie doit immédiatement alerter l’IDEL, car elle peut révéler une colite auto-immune nécessitant une corticothérapie. 

De même, une fatigue excessive associée à une prise de poids rapide ou une sensation de froid doit faire suspecter une insuffisance surrénalienne. 

Dans ce cadre, la mesure de la tension artérielle, du poids et de la température corporelle fait partie des contrôles réguliers à réaliser à domicile.

Les effets secondaires cutanés, bien que bénins dans la plupart des cas, nécessitent aussi une prise en charge adaptée. Une éruption prurigineuse peut être traitée avec des émollients ou des dermocorticoïdes de faible intensité, mais en cas de rash sévère, une consultation rapide en oncologie est impérative.

Comment accompagner efficacement les patientes sous immunothérapie ?

L’accompagnement des patientes sous immunothérapie repose sur une approche pluridisciplinaire et une implication active des IDEL. La communication avec l’entourage est primordiale : les proches doivent être informés des effets possibles du traitement et des signes qui nécessitent une consultation médicale urgente.

L’adhésion au traitement peut être un défi, en raison des effets secondaires et des contraintes de suivi. L’IDEL joue un rôle de soutien en rassurant la patiente, en expliquant l’intérêt du traitement et en adaptant les soins pour limiter l’impact sur sa qualité de vie. 

Par exemple, proposer des conseils nutritionnels adaptés en cas de troubles digestifs, ajuster la fréquence des visites en fonction de l’état clinique ou encore mettre en place un carnet de suivi des symptômes permet d’optimiser la prise en charge.

L’éducation thérapeutique est tout aussi importante : une patiente bien informée sur son traitement sera plus à même de signaler rapidement les anomalies, d’adopter les bons réflexes et d’adhérer pleinement à son protocole de soins.

L’avenir du suivi des patientes sous immunothérapie à domicile pourrait s’orienter vers une meilleure intégration de la télésurveillance et des consultations infirmières en visio, en complément des visites à domicile. Ces outils, déjà expérimentés dans certains centres de lutte contre le cancer, permettent un suivi plus réactif et personnalisé.

L’importance de se former

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Cet article a été validé par des professionnels de santé et vérifié par des sources sûres au moment de sa publication. Il ne prétend cependant pas à l’exhaustivité des informations fournies. Le présent article n’a qu’un but informatif et ne remplace pas une formation ou un conseil médical.
 

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