Formations en ligne
Formations en présentiel IDEL
Ressources
Média

Les escarres, aussi appelées ulcères de pression, sont des lésions cutanées graves résultant de la compression prolongée des tissus mous entre un plan dur et les saillies osseuses. Cette compression peut réduire le flux sanguin vers les tissus, entraînant la mort cellulaire et la formation d'une plaie. Les conséquences des escarres peuvent être graves, allant de la douleur intense à des infections sévères, voire la septicémie. Les patients qui ont une mobilité réduite, comme les personnes âgées, les patients hospitalisés ou ceux souffrant de troubles neurologiques, sont les plus vulnérables.

En tant qu'infirmières libérales, vous êtes souvent en première ligne pour la prévention et le traitement de ces plaies chez vos patients. Cet article vise à vous fournir des informations détaillées et pratiques sur les différentes étapes du protocole de soins pour les escarres.

Prévention des escarres

L’évaluation du risque est la première étape essentielle pour prévenir les escarres. Utilisez des échelles de risque comme l'échelle de Braden pour identifier les patients les plus vulnérables. Examinez attentivement les facteurs tels que la mobilité, la nutrition, l'humidité de la peau et la perception sensorielle. Une fois le risque évalué, mettez en place des mesures préventives adaptées.

Les mesures préventives incluent la mobilisation fréquente des patients. Encouragez-les à changer de position toutes les deux heures pour réduire la pression sur les zones à risque. Aussi, utilisez des supports adéquats, comme des matelas à air dynamique ou des coussins spécifiques pour répartir la pression.

L’activité physique joue également un rôle crucial dans la prévention. Même une mobilisation passive peut aider à améliorer la circulation sanguine et à réduire le risque de formation d'escarres. Travaillez avec les kinésithérapeutes pour développer des programmes d'exercices adaptés à chaque patient.

Traitement des escarres

Les escarres sont classées en stades selon leur gravité, de I à IV. Chaque stade nécessite une approche de traitement spécifique.

Stade I : lésion de la peau

Au stade I, la peau est intacte mais présente des rougeurs qui ne disparaissent pas à la pression. Il est crucial de détecter ces signes précoces et de prendre des mesures immédiates pour éviter l'aggravation. Utilisez des pansements protecteurs et des crèmes barrière pour protéger la peau.

Stade II : affectation des tissus cutanés

Le stade II se caractérise par une perte partielle de l'épaisseur de la peau, souvent visible sous forme de phlyctènes ou d’ulcérations superficielles. Nettoyez la plaie avec du sérum physiologique et appliquez des pansements adaptés, comme des hydrocolloïdes, pour maintenir un environnement humide favorable à la cicatrisation.

La détersion et la cicatrisation des plaies sont essentielles à partir du stade II. La détersion peut être réalisée de manière mécanique, enzymatique ou autolytique, selon la nature de la nécrose et l'état général du patient.

Adaptez le pansement à la plaie. Utilisez des alginates pour les plaies très exsudatives, des hydrocolloïdes pour maintenir l’humidité et des pansements au charbon pour les plaies malodorantes. La thérapie par pression négative (VAC) peut être envisagée pour les plaies cavitaires. Bien que coûteuse, elle s'est révélée efficace dans de nombreux cas.

La gestion de la douleur est un aspect souvent négligé mais crucial du traitement des escarres. Évaluez régulièrement la douleur à l'aide d'échelles validées et adaptez le traitement antalgique en conséquence. Selon l'intensité de la douleur, les analgésiques de palier I à III peuvent être utilisés.

Stade III et IV : altération profonde des tissus

Les stades III et IV impliquent une destruction importante des tissus, atteignant parfois les muscles et les os. La prise en charge de ces escarres est complexe et nécessite une intervention pluridisciplinaire. La détersion chirurgicale peut être nécessaire pour enlever les tissus nécrosés et préparer la plaie à la cicatrisation. Le recours à des greffes cutanées ou à des lambeaux peut être envisagé pour les plaies profondes.

En cas d'infection, suspectée par des signes cliniques comme l’érythème, la chaleur locale, l’œdème et la suppuration, il est essentiel de réaliser des prélèvements pour identifier les germes responsables et adapter l’antibiothérapie. Les infections non traitées peuvent rapidement se propager et mettre la vie du patient en danger.

Recommandations pratiques pour les infirmières libérales

En tant qu'infirmières libérales, vous jouez un rôle crucial dans la prévention et le traitement des escarres. Voici quelques recommandations pratiques :

  1. Évaluation régulière : Évaluez régulièrement l'état de la peau de vos patients, surtout ceux à risque élevé. Utilisez des échelles de risque pour guider vos interventions.
  2. Mobilisation : Encouragez et aidez vos patients à changer de position fréquemment. Utilisez des dispositifs de soutien pour répartir la pression.
  3. Nutrition et hydratation : Assurez-vous que vos patients reçoivent une alimentation équilibrée et restent bien hydratés. La malnutrition et la déshydratation contribuent considérablement à l'apparition d’escarres.
  4. Éducation : Informez vos patients et leurs familles sur l’importance de la prévention des escarres. Montrez-leur comment surveiller les signes précoces et adopter des mesures préventives à domicile.
  5. Documentation : Tenez des dossiers détaillés sur l’état des escarres de vos patients, les traitements administrés et leur évolution. Cela permet une continuité des soins efficace et une évaluation régulière des protocoles utilisés.
  6. Collaboration : Travaillez en étroite collaboration avec d’autres professionnels de santé, comme les médecins, kinésithérapeutes et diététiciens, pour assurer une prise en charge globale de vos patients.

En suivant ces recommandations et en utilisant les protocoles de soins appropriés, vous pouvez grandement contribuer à prévenir les escarres et à améliorer la qualité de vie de vos patients. Les escarres sont une pathologie grave mais largement évitable avec une attention et des soins appropriés.

Cet article a été validé par des professionnels de santé et vérifié par des sources sûres au moment de sa publication. Il ne prétend cependant pas à l’exhaustivité des informations fournies. Le présent article n’a qu’un but informatif et ne remplace pas une formation ou un conseil médical.

Newsletter

Restez informé.e des dernières formations et actualités santé

qualiopiindependantodpcddmims
Copyright @ 2024 Santé Académie. Tous droits réservés