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Indispensable pour évaluer l'activité cardiaque du cœur, le choix d'un électrocardiographe, ou appareil ECG, va bien au-delà de l'acquisition d'un simple outil diagnostique. Il nécessite une compréhension approfondie des spécificités techniques, une interprétation précise des résultats, ainsi qu'une intégration efficace des données dans le suivi des patients. Dans cet article, destiné aux médecins généralistes, Santé Académie vous propose un guide détaillé, conçu avec l’expertise du Dr Pierre Taboulet, pour choisir au mieux une machine ECG et optimiser son utilisation.

Qu’est-ce qu’un ECG ?

Un électrocardiographe est un appareil médical utilisée pour enregistrer l'activité cardiaque du cœur. Il s'agit d'un outil diagnostique essentiel dans la pratique médicale, car il fournit des informations précises et immédiates sur la fonction cardiaque du consulté. Il permet de réaliser l’électrocardiogramme pour qu’ensuite, le médecin généraliste procède à son interprétation.

Quels critères pour choisir un électrocardiographe ?

Le docteur Pierre Taboulé, cardiologue et praticien hospitalier à l’APHP, spécialisé en réanimation médicale et spécialiste reconnu de l’électrocardiogramme, partage ses conseils pour acheter un appareil ECG et les critères de sélection les plus pertinents à prendre en compte pour le cabinet d’un ou plusieurs médecins généralistes. 

La mobilité / l’ergonomie du chariot, des câbles et des tiroirs…

La mobilité et l'ergonomie d'un ECG sont un critère de choix pour une utilisation aisée dans différents environnements. Il est important de choisir un outil doté de roues faciles à manœuvrer et de câbles bien organisés. Un appareil ECG léger, portable, mais robuste, adapté aux visites à domicile ou en milieu rural, est idéal. Le choix du nombre d’électrodes dépendra de vos besoins cliniques spécifiques. 

  • Un modèle avec 10 électrodes est souvent plus précis et à destination des experts
  • Un modèle avec 4 électrodes est plus rapide, moins encombrant et fournit un électrocardiogramme standard de bonne qualité

La vitesse d’allumage et l’ergonomie de navigation

Avant toute chose, certains électrocardiographes sont très longs à s’allumer, la vitesse du on/off est donc un élément important à prendre en compte pour ne pas perdre de temps lors de l’examen.

Ensuite, un écran tactile de bonne taille (au moins 8 pouces) facilite la visualisation des données, des pistes et des tracés ECG. La présence d'un clavier permet une saisie rapide et précise de l’identité du patient, indispensable pour assurer une bonne traçabilité. Il doit être facile à utiliser, avec une navigation claire et intuitive et si possible offrant des facilités pour mettre à jour l’appareil médical sans complication. 

Les réglages des filtres

Rarement explicité, le réglage des filtres est souvent une perte de temps sur certains appareils ECG. La possibilité d’ajuster les réglages de manière simple, notamment les filtres passe-haut et passe-bas, ainsi que la possibilité de pouvoir régler le filtre au cas où la personne tremble, est un atout à ne pas négliger. Un réglage accessible pour le médecin généraliste lui permettra de s’adapter aux besoins spécifiques du patient ou du diagnostic.

Un réglage inapproprié peut masquer ou déformer des anomalies significatives, comme les variations de l'intervalle QT ou les modifications subtiles des segments ST, souvent critiques dans le diagnostic des syndromes coronariens aigus et faussant ainsi l’interprétation de l’examen.

Les erreurs d’électrodes

Un électrocardiographe fiable doit pouvoir détecter les erreurs d’électrodes, comme un mauvais placement ou une électrode défectueuse avant l’impression et empêcher les tracés tant que ces erreurs ne sont pas corrigées. Pour éviter ces erreurs, il peut être utile de suivre quelques astuces, comme celles du Dr Taboulet, qui recommande de vérifier les dérivations V1 et V6. Si ces deux pistes sont en miroir, cela peut indiquer un bon positionnement des électrodes. 

La qualité de l’affichage sur papier

Un bon appareil médical doit offrir une impression papier de qualité, permettant un étalonnage et l’application de filtres précis sans interruption de l’impression. Le papier doit offrir une bonne visibilité sur les données de calibrage, les pistes et laisser apparaître le contraste du tracé.  L’appareil doit aussi indiquer le nom et la version de l’algorithme utilisé, validés par les standards médicaux et laisser une place pour les annotations du médecin et permettre une validation et une signature numérique par ce dernier. 

La présentation de l’électrocardiogramme 

Pour obtenir des pistes et un tracé précis, il est recommandé de privilégier des pistes et dérivations 6x2 avec une dérivation supplémentaire pour le rythme cardiaque. Cela garantit un tracé continu et sans interruption, avec un rythme orthogonal, essentiel pour une analyse et une interprétation d’examen correcte.

Le stockage des ECG

La machine doit permettre le stockage des fichiers, allant de 150 à 200 électrocardiogrammes, dans des formats numériques comme le PDF ou le XML, pour une gestion électronique et une accessibilité pratique des documents, ainsi qu’une transmission facile aux autres professionnels de santé. 
Un électrocardiographe doit pouvoir se connecter sans fil à une imprimante ou à un réseau local via Bluetooth ou Wifi, facilitant ainsi le partage des données et l’impression des résultats. Il intègre également des fonctionnalités pour retravailler/retoucher le tracé si nécessaire.  
Pour rappel, sur le plan médico-légal, vous avez l’obligation de conserver les ECG, de les interpréter par écrit, et de signer ces interprétations. 

L’affichage des principaux paramètres

L’appareil doit afficher et indiquer clairement les paramètres de base obligatoires avec choix du QTc comme : 

  • la fréquence cardiaque (FC) ;
  • le PR ;
  • l’axe du cœur ;
  • l’intervalle ;
  • la durée du QRS ;
  • le QT. 

La qualité de l’algorithme

Parmi les algorithmes présents sur le marché, il est essentiel de choisir le plus reconnu. Beaucoup d’appareils font des erreurs et il incombera au médecin généraliste de raturer les fausses informations pour éviter la faute.  Un exemple fréquent concerne le calcul du QT corrigé (QTc), où certains algorithmes peuvent mal interpréter les données, conduisant à des résultats incorrects. Il est donc important de vérifier ce paramètre spécifiquement, et de le recalculer si nécessaire, pour s’assurer de la justesse du diagnostic et éviter les erreurs.

Le Dr. Taboulé met en évidence les limites des interprétations automatiques, illustrant comment des erreurs algorithmiques peuvent mener à des diagnostics incorrects. Il insiste sur l'importance d'une vérification manuelle systématique des tracés, en particulier pour les anomalies subtiles comme les syndromes de préexcitation ou les blocs de branche.

Un bon matériel intègre un algorithme d’interprétation fiable, capable d’évoluer grâce à des mises à jour régulières. De plus en plus d’appareils utilisent l’intelligence artificielle (IA) pour améliorer la précision des diagnostics.

Comment se former à l’ECG ?

La technologie évolue : rester informé des dernières avancées, comprendre les nouvelles pathologies cardiaques identifiables par ECG, et se former à l’utilisation de nouvelles fonctionnalités de la machine permet de gagner du temps et de renforcer ses compétences médicales.

Pour se former, Santé Académie propose des ressources gratuites telles que des ateliers et des webinaires comme ceux animés par le Dr. Taboulé, ou des formations certifiantes DPC du médecin généraliste sur l’interprétation ECG et l’utilisation avancée des électrocardiographes permet de maintenir un haut niveau d’expertise clinique.

Choisir un bon appareil ECG est important car il fait gagner aux médecins généralistes du temps précieux. En investissant dans une machine performante, les professionnels de santé gagnent du temps et augmentent également la fiabilité et la rapidité de leurs diagnostics, au bénéfice de leurs patients.


Cet article a été élaboré avec le concours de professionnels de santé et s'appuie sur des données vérifiées. Il vise à enrichir les connaissances des médecins généralistes sur l’érythème noueux sans se substituer à une consultation spécialisée.

*Formation éligible au financement par le DPC (sous réserve de budget disponible) et le crédit d’impôt.

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