En 2022, 118 femmes ont été tuées par leur (ex)partenaire (source : Ministère de l'Intérieur, Etude nationale sur les morts violentes au sein du couple). Problématique majeure de sécurité publique, les conséquences des violences conjugales sur la santé sont de mieux en mieux connues, comprises et documentées grâce au développement de la recherche.
Face à cette problématique, les professionnels de santé sont en première ligne puisque 25% des victimes ont consulté un médecin. La publication par la HAS de recommandations sur les violences au sein du couple (2019), les mutilations sexuelles féminines (2020) et l’évaluation globale de la situation des enfants en danger (2021) témoigne de l'engagement de la communauté médicale envers toutes les personnes victimes de violences conjugales. Ces travaux récents entraînent une prise de conscience de la nécessité d'un accompagnement global, holistique et coordonné.
Il existe plusieurs formes de violences conjugales (verbales, psychologiques, physiques, sexuelles, économiques) et celles-ci touchent tous les âges, tous les milieux sociaux, tous les territoires. Il est important et possible d’apprendre à repérer les victimes et à faire émerger leur parole afin de les orienter vers les ressources adaptées. Elles doivent pouvoir être accueillies et entendues par des professionnels de santé formés à recevoir et comprendre leurs mots, leurs réactions et leurs comportements.
Ces situations sont souvent complexes avec des vulnérabilités croisées et un défaut de coordination des parcours de soins. En abordant les mécanismes et les conséquences de ces violences, nous élaborerons des pistes concrètes pour la pratique quotidienne afin que les professionnels de santé se sentent mieux équipés dans l’accompagnement des femmes victimes de violences conjugales.