Voilà plusieurs années que les missions confiées aux médecins généralistes ont évolué et se sont renforcées. Et avec ces missions, le profil même de ces derniers a changé. Féminisation de la profession, recherche d’un nouveau mode d’exercice, etc, sont parmi les nouvelles caractéristiques principales du médecin généraliste de 2024. Et qu’en est-il de son patient ? Lui aussi n’est plus le même qu’il y a cinquante ans ! Plus stressé face à l’inégalité d’accès aux soins, plus informé sur sa santé, plus en recherche d’outils numériques pour l’accompagner dans son quotidien, le patient 2024 privilégie l’accessibilité, la confiance et l’innovation dans sa relation avec son médecin.
Portrait robot du médecin généraliste 2024
99 500 médecins généralistes sont répartis sur tout le territoire (au 1er janvier 2023)
Ils passent sous la barre symbolique des 100 000 praticiens.
Le médecin généraliste est plus jeune
L’âge moyen des généralistes baisse : il est de 50,8 ans. Les femmes sont les plus jeunes (47 ans) tandis que leurs confrères masculins sont les plus âgés (54,7 ans).
La profession se féminise
65 % des médecins généralistes de moins de 40 ans sont des femmes.
Le statut de médecin généraliste libéral classique est en érosion
Le nombre de médecins généralistes exerçant exclusivement en cabinet a chuté de 11% en 10 ans. Parallèlement, l’exercice mixte (à la fois en cabinet et en hôpital) poursuit sa lente progression (8 437 généralistes concernés).
Le médecin généraliste s’installe plus rapidement après sa thèse
Le délai moyen d’installation post-obtention de la thèse s’est réduit ces dernières années : de 5,9 ans en 2011 à 3,8 ans aujourd’hui.
Le médecin généraliste se tourne vers le collectif
7 généralistes sur 10 exercent en groupe (part en hausse depuis 2010). Ce sont surtout les plus jeunes (-50 ans) qui se tournent vers ce type d’exercice, ainsi que les femmes (80% vs 62% des hommes).
La pratique pluriprofessionnelle est valorisée (c’est-à-dire avec d’autres professionnels de santé hors professions médicales).
4 généralistes sur 10 choisissent ce mode d’exercice, principalement dans les zones de sous-densité médicale.
Portrait robot du patient 2024
Le patient consulte en moyenne 4,6 fois par an un médecin généraliste.
En revanche, les patients qui se rendent aux urgences hospitalières ont pour 9 fois sur 10 également consulté un médecin généraliste en ville au cours des 12 mois et leur nombre de consultations en ville est plus élevé que les autres (6 consultations/an).
Le médecin traitant reste l’attendu pour le patient.
9 Français sur 10 considèrent comme indispensable le fait d’avoir recours à un médecin traitant tant pour le suivi médical que pour la meilleure coordination de leurs parcours de soins avec des spécialistes. Ils sont 90% à être satisfaits de la qualité professionnelle et humaine de leur médecin.
L’accès aux soins est une préoccupation grandissante du patient.
11% des patients de 17 ans et plus n’ont pas de médecin traitant, soit environ 6 millions de patients en France. Une situation qui s’est dégradée ces dernières années (+2pts vs 2017).
L’utilisation du numérique, via la téléconsultation, devient pérenne pour le patient.
Ce sont principalement les jeunes populations (45,2% des téléconsultations de médecine générale sont réalisées avec une patientèle entre 15 et 44 ans) et les patients résidant dans les grands pôles urbains qui l’utilisent.
Sources :
- ASIP-Santé RPPS, traitements Drees - données au 1er janvier 2022
- Drees, “Quatre médecins généralistes sur dix exercent dans un cabinet pluriprofessionnel en 2022”, Octobre 2022
- Conseil national de l’Ordre des médecins
- Drees, “9 patients sur 10 qui se rendent aux urgences consultent aussi leur médecin de ville”, Septembre 2020
- Santéclair, Observatoire des parcours de soins : la médecine de ville, 2019
- MG France, Colloque 2022
- Conseil national de l’Ordre des médecins, Atlas de la démographie médicale 2022